Public Republic

Chantal Bizzini

Photo: fauxto_digit

To Eric Dolphy

Streaks, colors split into blaring gold,
mystic rays,
pouring from blue-grey clouds,
decompose in rose strips, stretched
thick chalk of reverbating sea,
wild mauve and deep purple,
new fusion of tender shades then
more somber congealed by sun’s fall
disappearing back there,
at the edge of the inhabited shore where the sea
passes the dam, pulverizes the grey cubes of houses,
last solid bulwarks
under the great inflamed and pounding wheel
of the shifting hues of Fire Waltz.

Fire Waltz is also a bar:
cars park, pounding of cobblestones
the open sea—over there! America—
inside the door of honeycombed metal,
shadowing the bar’s length between tables
the reggae revved up to the huge billiard table,
tall modern paintings,
bay windows, sunset,
the impression of outdoors,
blur in the lukewarm air,
speaker cones crackling.

Translated from French by Marilyn Kallet

Carte Postale

À Eric Dolphy

Stries, couleurs cloisonnées d’or strident,
rayons mystiques,
des nuages bleu-gris pleuvent,
se délitent, sur les bandes roses, étirées,
craie grasse de la mer réverbérante,
sauvage mauve et violet profond,
fusion nouvelle des teintes tendres puis
plus sombres figées par la chute du soleil
disparu là derrière,
au bord du rivage habité où la mer
passe la digue, pulvérise les cubes gris des maisons,
dernières avancées solides
sous la grande roue broyeuse et enflammée
des chatoiements de la Fire Waltz

Fire Waltz est aussi un bar :
les voitures se garent, tonnerre des galets,
le large — là-bas, c’est l’Amérique ! —
après la porte de métal gaufré,
l’ondoiement le long du bar entre les tables,
le reggae à fond jusqu’au billard immense,
les hauts tableaux modernes,
les baies vitrées, le coucher de soleil,
l’impression du dehors,
s’estompent dans la tiédeur,
le grésillement des baffles.