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Metallic Flash

December 15, 2009 by · 3 comments

Chantal Bizzini

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Photo: The Pug Father

Water battled light
yet they played
and the broken shells didn’t wound their feet
the wall fell,
wall of water on this bleached city, fortified
with reefs and flats
on the stink of algae
mixed with torn boards, tires,
corkscrews, gloves of discolored rubber,
plastic debris, heaps of rope or of thread
on the strip, the sponge, the brown sponge
encrusted with grime,
insects and birds.

Each dawn will be fresher,
will break, adorned with those that preceded, will carry
the sky, complicated by changing clouds in the water that reflects them
–all new reflection tints the water that catches light;
on the lake water that remains in volcanic cones,
a still sky paints itself.

Everything darkens.
This acid clarity, with the flavor of orange trees
carries in itself the corruption of the springs,
the glacial water
which reddens its sorrowful limbs,
where too many white flowers, ragged have spent their star shape,
picked too high in the aura of the summits—
and the suffering from drinking this water
resonates in us now and breaks us
unless it is renewed and restored.

Stars in the streams.
The wind wants gunfire
to disperse its bright planes
behind branches whose knots are buds,
in the silence which separates thought and body,
and dissipates their train.

Crumbling of walls: new windows;
in the distance, smoke in the new day,
some grey houses.
But this day has nothing of dawn: walls explode.
The high walls unfurl toward us
–struggle to still exist
despite the vertical stroke which strikes with stormy glints;
above us, all around, too much clarity.

Translated by Marilyn Kallet

ÉCLAT MÉTALLIQUE

L’eau combattait la lumière ;
cependant ils jouaient
et les coquillages brisés ne blessaient pas leurs pieds ;
le mur tombait,
mur d’eau sur cette ville blanche, fortifiée
de récifs et d’immeubles,
sur la puanteur des algues
mêlées aux planches arrachées, pneus,
bouchons à vis, gants de caoutchouc décolorés,
débris de plastique, amas de cordages ou de filets,
sur la lanière, l’éponge, la fougère brune incrustée au sol,
les insectes et les oiseaux.

Chaque aube sera plus fraîche,
se lèvera, ornée de celles qui l’ont précédée, portera
le ciel, compliqué des nuages changeants, dans l’eau qui les reflète
— tout reflet nouveau teint l’eau qui prend la lumière ;
sur l’eau des lacs, qui repose dans les cônes volcaniques,
se peint un ciel immobile.

Tout s’obscurcit.
Cette clarté acide, au goût d’eau d’oranger
porte en elle la corruption des sources,
de l’eau glaciaire
qui rougit les membres douloureux,
où trop de fleurs blanches, pelucheuses ont puisé leur forme d’étoile,
— cueillies trop haut dans l’aura des cimes —
et la souffrance à boire cette eau
résonne déjà en nous et nous brise
si elle n’est renouvelée et accrue.

Étoiles dans les ruisseaux.
Le vent veut des coups de feu
pour disperser les avions brillants
derrière les branches nouées de bourgeons,
dans le silence où se séparent la pensée et le corps,
et dissiper leur traîne.

Écroulement des murs ; fenêtres nouvelles ;
au loin, les fumées dans le jour jeune,
quelques maisons grises.
Mais ce jour n’a rien d’une aube : les murs explosent.
Les hauts murs déferlent vers nous
— lutte pour être encore,
malgré le trait vertical qui frappe de lueurs orageuses ;
au-dessus de nous, tout autour, trop de clarté.

Categories: Frontpage · poetry

 

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